Mon père (le premier à droite) Qiu Yumin et ses camarades dans l'armée.
Les ? enfants abandonnés ? de la 18e armée
En 1950, la 18e armée de la Deuxième armée de campagne a re?u l'ordre d'entreprendre la libération du Tibet. Mon père, Qiu Yumin, est le chef du département d'approvisionnement de la 18e armée et est responsable de l'approvisionnement des troupes. Ma mère, Cai Mingzhang, était caissière au service d'approvisionnement. Chargée d’acheter le matériel à Chengdu avec son département, elle faisait partie des premières femmes soldates de la 18e armée à entrer au Tibet.
Ma mère Cai Mingzhang (au milieu) et ses camarades dans l'armée.
En janvier 1950, mes parents se sont mariés à Leshan, dans le Sichuan. Peu de temps après leur mariage, les troupes ont re?u la tache de marcher au Tibet. Ainsi l'armée entière s'y préparait. Mes parents devaient donc changer leurs occupations principales, passant de l'achat de matériel de bureau et du quotidien à l'achat de matériel militaire.
De la réception de l'ordre au départ vers le Tibet, mon père s'est empressé d'acheter du matériel à Chengdu pour assurer la consommation de dizaines de milliers de ses camarades.
Ma mère a également suivi la 18e armée au départ vers le Tibet. En 1951, lorsque les troupes sont arrivées à Garzê, dans le Sichuan, je suis né là-bas. Peut-être à cet effet, j'ai toujours ce sentiment d'appartenance au plateau tibétain. Peu après ma naissance, mes parents ont d? continuer d'avancer et j'ai donc été envoyé à Chengdu, à l'arrière de la 18e armée.
Avant l'école primaire, j'ai vécu dans la crèche du comté de Tangchang (district de Dayi, Chengdu). Presque tous les enfants des soldats de la 18e armée y étaient rassemblés, afin de permettre à leurs parents d'entrer au Tibet l'esprit tranquille. Les nounous de la crèche ont agi en tant que mères et étaient responsables de l'alimentation, du port et de l'éducation à l'illumination de ces enfants.
Ma mère Cai Mingzhang à c?té de sa collègue qui est en train de tricoter un pull.
Comme je n'ai pas vécu avec mes parents pendant longtemps, ma compréhension de l'amour du père et de la mère est vague. Je me souviens que quand ma mère est retournée à Chengdu pour la première fois, j'ai pleuré en lui annon?ant : ? Je ne veux pas venir avec toi. Tu n'es pas ma mère. Tatie est ma mère... ?
Du bonheur dans le malheur
Bien que mes parents n'étaient pas présents, je me sentais rarement seule. Comme j'étais toujours avec mes amis d'enfance, je nous voyais comme une famille. Cependant, en plus de la joie du quotidien, nous devions vivre le chagrin des autres enfants.
à l'époque, bien que la route Sichuan-Tibet ait été réparée, les reliefs du plateau très escarpés ont souvent occasionné des accidents de voiture pendant les allers-retours des soldats de la 18e Armée. Beaucoup de personnes se sont tuées sur la route et ont laissé derrière elles des enfants orphelins. Une fois sur le chemin du retour vers Chengdu, mes parents ont failli faire une chute en montagne, mais heureusement ils ont été bloqués par une grosse souche. Après cet accident, mon père a souri en déclarant : ? Une vie sauvée ! ?. J'ai toujours pensé que mes frères et s?urs et moi avons vraiment de la chance. Bien que nos parents soient loin de nous, nous sommes néanmoins une famille complète.
Mon père Qiu Yumin (à droite) et son collègue dans le jardin de légumes de l'amée. La plantation des légumes au Tibet est devenue populaire après l'arrivée de la 18e armée.
Une vie marquée d'amour tibétain
Comme mes parents ont vécu longtemps sur le plateau, leurs lèvres sont devenues violettes et leurs ongles sont tombés. En 1965, mon père n'a pas pu continuer à vivre au Tibet et a été affecté à Pékin pour travailler. Notre famille a enfin été réunie.
La vie à Pékin n'a pas séparé mon père du Tibet. Chaque jour, son travail et ses loisirs s'effectuaient autour du plateau lointain. Je lui ai demandé une fois : ? Dans un environnement aussi désagréable, pourquoi insistez-vous encore ? ? Mon père n'a même pas réfléchi et m'a répondu : ? La raison est simple. Nous tachons de mettre en ?uvre les exigences et les instructions du gouvernement central. ? En 1970, l'établissement de travail de mon père a été dissout et il a pu enfin se libérer des affaires tibétaines. Mais il se soucie toujours de cette région qui l'enthousiasme.
Entrer au Tibet, libérer le Tibet et construire le Tibet est un processus complet. La mission inachevée de la génération de nos parents nous a été confiée. Beaucoup d'enfants de soldats de la 18e armée, dont mes amis d'enfance, se sont enr?lés dans l'armée de leurs parents et consacrent leur vie à la construction du Tibet.
(Rédactrice : Claire SHENG)