Les gens du nord du Tibet sont des gens simples. Ils parlent et font les choses d'une manière directe, ils n'hésitent pas, ils ont la même attitude envers tous, peu importe qui, et parfois, il y a quelques incompréhensions mineures. L'ancien directeur du bureau de Shuanghu, Solang Gongbu et moi-même partageons une histoire ? de froid à chaud ?.
à l'été 1987, pour la première fois, je me suis rendu dans la zone inhabitée. Il n'était pas chez lui, je n'avais aucune chance de le voir. J'avais entendu parler de son expérience avec les yaks sauvages. Avant de le voir, j'imaginais qu'il ne devait pas avoir peur de rien et qu'il était un cadre tibétain grand et enthousiaste.
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois en octobre 1988 lors d'une réunion à Lhassa. J'ai entendu dire que quelques uns du bureau de Shuanghu étaient venus et ont participés à une réunion dans la maison d'accueil de la Région autonome du Tibet à Lhassa, et je suis donc allé le voir.
De fa?on inattendue, Solang Gongbu n'est pas grand, et j'ai re?u un accueil froid.
Il a entendu dire que nous étions des journalistes venus l'interroger et comprendre la situation du bureau de Shuanghu, et en une phrase, il nous a tout raconté : ? Il n'y a rien à signaler à Shuanghu. ? Après avoir fini de parler, il est sorti seul en nous ignorant.
Heureusement, le secrétaire du bureau de Shuanghu présent dans la même pièce a brisé l'atmosphère de tension. Il nous a parlé d'une manière très enthousiaste à propos de la situation. Solang Gongbu est entré par la porte plusieurs fois par la suite. Il semblait avoir une rage sans nom pour les journalistes. Enfin, il n'a pas pu se contenir et il a interrompu les mots du secrétaire Geleg en disant : ? Je n'ai pas de bonne impression de vous, les journalistes. Sortez d'ici ! ? Nous avons très rarement la chance d'interviewer ce genre de personne interviewée.
Plus tard, j'ai su la raison pour ce traitement. En 1987, une équipe de tournage a photographié des yaks sauvages au nord de la prairie de Shuanghu. à cette époque, le secrétaire adjoint du bureau, Solang Gongbu, accompagnait les journalistes. Lors du tournage, un yak sauvage effrayé s'est précipité vers la voiture. La situation était extrêmement critique ! Solang Gongbu, responsable de la protection de la sécurité, a d? faire feu sur l'animal. Plus tard, un photographe de l'équipe de tournage est rentré à Beijing et a publié une photo du yak sauvage tué dans le journal, invitant toute la société à protéger les animaux sauvages. La responsabilité pour cet événement a été attribuée à Solang Gongbu. Il était très agacé de cela : ? Je voulais protéger leur sécurité en tuant ce yak sauvage, et maintenant, ils m'accusent ! ? Il était très en colère. Il a gardé ce ressentiment envers les journalistes, ce qui explique sa colère à notre égard.
En novembre 1988, je suis de nouveau allé seul dans la zone inhabitée pour la deuxième fois. Solang Gongbu, 36 ans, était alors le directeur du bureau de Shuanghu. Cette fois, il m'a vu y aller seul en plein hiver dans la zone inhabitée et il s'est montré très enthousiaste à mon égard dès l'instant où il m'a rencontré. Il a dit qu'il avait une mauvaise attitude envers moi à Lhassa le mois dernier. Maintenant, voyant que ce même journaliste s'est donné la peine de voyager dans une ? petite bo?te ? (c'est-à-dire assis dans le compartiment du camion) jusqu'à cette zone inhabitée, son opinion à mon égard a changé.
Le lendemain en soirée, il m'a spécialement invité à aller dans sa chambre pour discuter avec moi à nouveau. Il a présenté ses excuses pour notre première rencontre à Lhassa. Il m'a donné un verre d'alcool, et il m'a offert des petits pains à l'agneau qu'il avait fait. Il a levé son verre et a dit sincèrement : ? Votre arrivée la nuit dernière m'a ému. Le Secrétaire Geleg m'avait également dit qu'il vous respectait beaucoup en tant que journaliste de l'agence de presse Xinhua ! ? ? Vous exagérez ! ? J'ai rapidement corrigé ses paroles. Solang Gongbu était un peu excité, sa voix était de plus en plus forte. ? Beaucoup de gens parlent du changement de Shuanghu, mais il n'ose pas venir ici. Et vous êtes venu deux fois à Shuanghu. En tant que journaliste han, c'est une bonne chose. Vous êtes le meilleur ami de notre Shuanghu. ?
Sans plats à manger, Solang Gongbu était quand même heureux de boire. Il a ajouté : ? Je crois en votre persévérance et votre détermination, vous pourrez faire de grandes choses. Cependant, cette fois, vous feriez mieux de ne pas aller dans le canton Gartso. ? ? Pourquoi ? ?. ? Parce que l'altitude est trop élevée et c'est l'hiver, je crains que vous tombiez. Je peux vous fournir toutes les informations dont vous avez besoin. ?
J'ai regardé ce cadre tibétain devant moi. Une chaleur a envahi mon c?ur, mais je lui ai dit quand même : ? Je dois voir le canton Gartso de mes propres yeux ?, et je lui ai expliqué l'importance pour les journalistes d'aller enquêter et étudier sur place. Finalement, Solang Gongbu m'a exprimé son soutien, mais il n'était toujours pas à l'aise avec les questions des repas, du logement et de ma condition physique. Il m'a donné plusieurs instructions à plusieurs reprises.
Au cours des années suivantes, nous avons toujours maintenu des liens étroits comme des frères. Dans les années 1990, j'ai été muté à Beijing pour le travail. Il est venu à Beijing se battre pour obtenir des fonds pour la conservation des animaux sauvages. Je l'ai accompagné tous les jours pour faire avancer le dossier au sein de l'ancien ministère des Forêts. à ce moment-là, un cadre forestier lui sourit et lui a dit : ? Vous demandez de l'argent pour Shuanghu et vous êtes accompagné de journaliste de l'agence de presse Xinhua, vous êtes vraiment incroyable ! ?
Il y a quelques ans, nous nous sommes rencontrés chez sa s?ur dans le canton de Qinglong, dans le comté de Bangor. Dès qu'il m'a aper?u, il a ri et s'est mis à parler des événements passés, se souvenant de ses jours inoubliables passés à Beijing.
Tang Zhaoming (à droite) et Solang Gongbu en 1988.
Tang Zhaoming (à droite) et Solang Gongbu en 2012.
Solang Gongbu en train de regarder des photos de vieux amis sur les ordinateurs.
(Rédactrice : Lucie ZHOU Auteur : Tang Zhaoming)