L'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Martin Griffiths, est arrivé dimanche à Sanaa - la capitale du pays, actuellement aux mains des rebelles - une semaine après l'effondrement des négociations de paix de Genève suite à l'absence des rebelles houthis.
M. Griffiths est arrivé avec une importante garde rapprochée. Il est rapidement descendu d'avion, et a refusé de répondre aux questions de la presse.
Des sources ont déclaré à Xinhua que M. Griffiths avait rencontré les hauts dirigeants rebelles dès son arrivée sur son lieu de résidence. La visite de l'envoyé spécial de l'ONU visait à relancer les efforts de paix, mais aucun détail supplémentaire n'a été communiqué.
Mardi, M. Griffiths a déclaré lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Yémen que la guerre empirait sur tous les fronts. "L'espoir est à son plus bas, et le co?t humain et humanitaire du conflit ne cesse d'augmenter", a-t-il indiqué.
Suite à l'échec des pourparlers de paix de Genève le 8 septembre, les forces gouvernementales yéménites, soutenues par l'aviation de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, ont progressé jusqu'aux faubourgs de la ville portuaire de Hodeidah, au bord de la mer Rouge.
Les forces gouvernementales ont imposé un siège rigoureux de la ville, coupant toutes les grandes routes qui conduisent au port de Sanaa, provoquant une crise économique marquée dans les villes septentrionales contr?lées par les rebelles. Le port de Hodeidah est en effet le point d'entrée de 70 % de la nourriture, des médicaments, de l'aide humanitaire et du carburant du pays.
En 2016, des négociations de paix similaires parrainées par l'ONU entre les factions rivales du Yémen avaient déjà échoué, après plusieurs mois de discussions au Kowe?t.
Le Yémen est embourbé dans la guerre civile depuis que les rebelles houthis se sont emparés de la majeure partie du pays en 2014, prenant notamment le contr?le de toutes les provinces du nord, dont Sanaa, la capitale.
L'Arabie saoudite a alors pris la tête d'une coalition militaire arabe, qui est intervenue dans le conflit yéménite en 2015, afin de soutenir le gouvernement légitime du président Abd-Rabbo Mansour Hadi, forcé à l'exil par les rebelles houthis.
La guerre a déjà tué plus de 10 000 Yéménites, principalement des civils, et a déplacé quelque 3 millions de personnes.
Selon l'ONU, le Yémen conna?t à présent la pire crise humanitaire au monde, avec environ 8 millions de Yéménites au bord de la famine. F