Le président fran?ais Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans la mort de Maurice Audin en juin 1957 à Alger, après qu'il ait été arrêté et torturé par des parachutistes fran?ais du général Massu, lors de la guerre d'Algérie.
Mathématicien membre du Parti Communiste et militant anticolonialiste, Maurice Audin avait été arrêté par l'armée fran?aise à son domicile car il était suspecté d'héberger des membres de la cellule armée du Parti communiste algérien.
Torturé par les militaires fran?ais, son corps n'a jamais été retrouvé et son acte de décès n'a été établi qu'en 1963. L'armée fran?aise avait indiqué à sa veuve Josette Audin, que son mari s'était évadé lors d'un transfert. Or, dans une archive sonore rendue publique en 2014, le général Paul Aussaresses explique qu'il a été "tué au couteau", expliquant qu'il en avait pris lui-même la décision. Selon le quotidien Le Monde, Paul Aussaresses est toujours en vie et refuse de s'exprimer "étant protégé par les lois d'amnistie votées après la guerre d'Algérie".
Emmanuel Macron va ouvrir l'accès aux archives de l'Etat fran?ais sur les disparus de la guerre d'Algérie et appelle ceux qui ont pu conna?tre les circonstances de sa disparition à s'exprimer librement au nom du devoir de vérité.
L'Elysée a indiqué que le président fran?ais avait décidé "qu'il était temps que la Nation accomplisse un travail de vérité" sur la mort de Maurice Audin qui, bien qu'elle eut été le fait "le fait de quelques-uns", a été rendue possible par un "système légalement institué" à l'époque, appelé "arrestation-détention" qui autorisait les forces de l'ordre "à arrêter, détenir et interroger tout 'suspect'". Les pouvoirs spéciaux accordés à l'armée ont été "le terreau malheureux d'actes parfois terribles, dont la torture".