Dorje, agé 56 ans, est l'un des milliers de propriétaires d'entreprises artisanales ethniques au Tibet. Depuis plus de 20 ans, son entreprise de patrimoine culturel immatériel est passée d'une petite coopérative folklorique et s'est lentement transformée en une entreprise artisanale nationale qui a commencé à prendre forme aujourd'hui. Il est engagé dans des projets de dessin de thangkas, et la production des meubles tibétains et des produits d'artisanat ethnique.
? L'art des thangkas transmet non seulement la longue et splendide culture du peuple tibétain, mais il redonne également espoir à davantage de personnes en raison de l'économie de marché. Il faut y porter attention. ? dit Dorje. Depuis 10 ans, son entreprise a accueilli plus de 100 apprentis, dont la plupart sont des agriculteurs et des bergers. Il faut généralement 5 ans pour sortir de l'apprentissage, durant lequel les élèves sont nourris et logés gratuitement, et en outre, ils ont un salaire mensuel de plus de 3 000 yuans (380 euros).
Les statistiques montrent qu'à l'heure actuelle, l'industrie de la thangka au Tibet compte plus de 3 000 employés, et plus de 10 000 personnes sont employées dans les industries connexes. Les pratiquants sont surtout concentrés à Lhassa, à Shigatsé, à Chamdo, à Shannan. La valeur de la production annuelle des thangkas dans la région a dépassé 200 millions de yuans (25,7 millions d'euros). L'industrie de la thangka est devenue une catégorie industrielle importante pour la protection et la transmission de la culture traditionnelle tibétaine et le développement des industries culturelles caractéristiques.
Le développement en plein essor de l'industrie de la thangka est un microcosme de la prospérité du développement du patrimoine culturel immatériel du Tibet. Les données montrent qu'entre 2006 et 2018, le gouvernement central a réalisé un investissement cumulé de 195 millions de yuans (25 millions d'euros) dans des projets nationaux de protection du patrimoine culturel immatériel du Tibet et d'enregistrement des héritiers représentatifs du patrimoine culturel immatériel. Depuis 2008, la région autonome du Tibet a également augmenté les fonds spéciaux pour la protection du patrimoine culturel immatériel de 200 000 yuans (25 600 euros) par an à 12 millions de yuans (1,54 million d'euros) par an.
Le comté de Nimu est situé à plus de 140 kilomètres à l'ouest de Lhassa. Pendant des milliers d'années, le peuple de Nimu a toujours développé des compétences traditionnelles dans le domaine de l'encens tibétain, et dans le même temps, ces compétences sont maintenant mieux protégées et transmises grace au modèle ? soutien du gouvernement + assistance de coopérative et d'entreprise + participation des ménages pauvres ?.
Dolma, 45 ans, est assise contre le mur sur une natte. Elle tient du papier d'emballage transparent d'une main, et de l'encens tibétain dans l'autre main. Elle enroule dans un rouleau un paquet d'encens tibétain en environ 10 secondes. En tant que mère célibataire, elle était membre d'une famille pauvre dans son village. Aujourd'hui, elle a un emploi stable dans le comté, et pour elle et sa fille, cela signifie la stabilité et le bonheur.
? Le directeur de l'usine nous comprend. Pendant la haute saison des travaux agricoles, il nous donne des vacances, ce qui nous permet de rentrer à la maison pour aider les travaux agricoles. Ainsi, nous pouvons nous occuper en même temps de notre terre et du travail dans l'usine. Nos revenus sont maintenant restés stables. Notre vie est aussi meilleure ? dit Dolma. Son bon environnement de travail et son salaire mensuel de 3 000 yuans (380 euros) lui ont été très reconnaissants. ? L'encens tibétain de Nimu est maintenant vendu partout en Chine, et je suis une bénéficiaire directe de ce projet, et je veux donc travailler plus dur. ?
Actuellement, il y a 25 héritiers du patrimoine culturel immatériel dans le comté de Nimu et 88 coopératives liées au patrimoine culturel immatériel, qui offrent des emplois à 1 756 personnes. Parmi eux, 525 personnes sont engagées dans la production de l'encens tibétain, et la production annuelle d'encens tibétain est de 50 tonnes, avec une valeur de 57 millions de yuans (7,3 millions d'euros).
En mars 2019, les 10 premiers ateliers du patrimoine culturel immatériel de la lutte contre la pauvreté au Tibet, identifiés par le ministère de la Culture et du Tourisme de Chine, ont été répertoriés dans le comté de Nimu. Ceux-ci ont offert des emplois à 556 personnes appartenant à 111 familles catégorisées comme pauvres.
(Rédactrice : Claire SHENG)