Le secteur viticole fran?ais optimiste sur le marché chinois grace à la protection renforcée des indications géographiques
"Bien que la crise du COVID-19 ait évidemment impacté nos exportations, la vendange réalisée en ao?t 2020 annonce de très beaux vins. Nous restons très positifs sur nos exportations vers la Chine et nous préparons d'ores et déjà les festivités pour le Nouvel An chinois", a déclaré Christophe Danneaux, directeur de l'activité champagne de G.H. Mumm et Perrier-Jou?t, lors d'une récente interview accordée à Xinhua.
La Chine et l'Union européenne (UE) ont annoncé en septembre dernier la signature officielle d'un accord sur les indications géographiques (IG), qui est entré en vigueur dès le 1er janvier 2021, apportant un haut niveau de protection à 100 IG européennes et 100 IG chinoises. Les vins et les spiritueux fran?ais, issus de terroirs tels que la Champagne, le Beaujolais, Bordeaux, la Bourgogne et Cognac, représentent une partie importante sur la liste des produits protégés par cet accord.
Pour la Champagne, l'appellation bénéficie en fait en Chine d'une protection en tant qu'indication géographique depuis 2013. "Nous sommes donc aujourd'hui confortés dans les démarches entreprises par notre interprofession, qui traduisent la reconnaissance du système de qualité européen et une volonté affirmée de préserver l'authenticité et la réputation des produits", a indiqué M. Danneaux.
Optimiste sur le marché chinois, il a fait savoir que "nous avons fait le choix de conserver une présence forte via des activations tout au long de l'année 2020. Ainsi, la Maison Perrier-Jou?t était partenaire du West Bund Art Fair de Shanghai en octobre dernier".
Vincent Perrin, directeur général du Comité interprofessionnel du vin de Champagne, a constaté que la Chine reconnaissait de plus en plus la valeur des indications géographiques. "La Chine dispose d'un patrimoine très riche de savoir-faire alimentaires voire artisanaux, et les consommateurs chinois recherchent de plus en plus des gages d'authenticité."
D'après M. Perrin, la protection des IG sert de garanties qui permettent aux producteurs alimentaires de valoriser pleinement leur travail, qui consiste à exprimer au mieux la valeur d'une origine ou d'un terroir par des pratiques collectives, loyales et héritées souvent de plusieurs siècles. "Comme c'est le cas pour le champagne, inscrit depuis 2015 au patrimoine mondial de l'UNESCO".
L'accord Chine-UE sur les IG a émis un signal positif et la Chine indique ainsi à l'Europe qu'elle adhère à des principes communs d'ouverture au commerce des PME agroalimentaires et de reconnaissance de pratiques communes de valorisation, a estimé M. Perrin, ajoutant que "la Chine fait partie des pays vers lesquels nos exportations ont le plus augmenté ces dix dernières années, et la crise de 2020 ne fait qu'amplifier cette perspective".
Rodolphe Lameyse, directeur général de Vinexposium, le premier organisateur mondial d'événements dédiés aux vins et spiritueux, a prévu que l'accord Chine-UE sur les IG permettrait de mieux protéger les agriculteurs et viticulteurs fran?ais, citant une étude européenne selon laquelle "le prix de vente des produits sous IG est en moyenne le double de celui de produits similaires sans protection".
En contrepartie, cet accord est très important pour le consommateur de vin qui est de plus en plus éduqué, connaisseur et spécialiste des différents terroirs de vin, a ajouté M. Lameyse.
Le marché chinois est un marché à fort potentiel de croissance pour le secteur européen de l'alimentation et des boissons, a-t-il souligné, concluant que "cet accord témoigne de la volonté de l'Union européenne et de la Chine de collaborer étroitement".
(Rédactrice : Lucie ZHOU)
