Carlos Gomes, président du groupe Peugeot Citro?n (PSA) en Chine et en Asie du Sud-Est, a récemment accordé une interview exclusive à China.org à Shanghai, durant laquelle il a exprimé sa confiance dans le développement du groupe en Chine. Selon lui, la ? Loi sur les investissements étrangers ? et la ? Liste négative relative à l'entrée des investissements étrangers ? montrent que le gouvernement chinois est déterminé à continuer d'ouvrir son marché et à encourager une concurrence loyale.
Le rythme étonnant du développement de la Chine
En février 2018, Carlos Gomes a officiellement succédé à Denis Martin à la présidence du groupe PSA en Chine et en Asie du Sud-Est. Avant cela, il a été pendant des années président du groupe pour la région Amérique latine. M. Gomes a déclaré qu'il savait peu de choses sur la Chine, mais qu'il avait lu ? L'Art de la guerre ? de Sun Tzu à l'université et avait chez lui plusieurs versions différentes de ce livre.
? Quand on vient d'Europe – et moi je venais du Brésil, parce que j'avais passé mes 7 dernières années en Amérique latine, basé à Rio en tant que dirigeant du groupe pour cette région – ce qui impressionne le plus, c'est la modernité du pays ?, a déclaré M. Gomes, arrivé au poste en Chine en février 2018. ? Infrastructures, villes, trains à grande vitesse, quartiers en rénovation permanente, c'est quelque chose qui impressionne vraiment beaucoup pour quelqu'un qui vient d'Europe et qui est habitué à des rythmes de construction et à quelque chose de très différent ?.
? Nous voulons aussi réussir en Chine ?
Le groupe PSA est entré en Chine en 1992 et a été la première marque de voiture étrangère à pénétrer sur le marché chinois. Cependant, au cours des dernières années, les ventes des principales marques du groupe PSA en Chine ont été faibles.
? La situation n'est bonne pour aucune des marques. Nous avons deux JV (joint-ventures) ici, et la vérité c'est que, on peut tenter de s'expliquer autant que l'on veut, mais à la fin nous avons failli à porter à la connaissance des consommateurs chinois la vraie qualité de nos voitures, la vraie image de nos marques ?, a déploré M. Gomes.
? Après la récente acquisition de la marque Opel, filiale de General Motors, nous avons aujourd'hui une part de marché en Europe qui est autour de 18%, (nous sommes) donc le deuxième acteur européen avec une très grosse réussite. Nous réussissons aussi dans d'autres marchés étrangers, et donc nous voulons aussi réussir en Chine ?.
Carlos Gomes a révélé que le groupe PSA était en train de mettre en ?uvre un plan de travail pour inverser la tendance. ? Maintenant, le marché est beaucoup plus compétitif qu'il ne l'était, et le consommateur est très averti, très informé, avec beaucoup de choix possibles. Il y a plus de 120 marques en Chine, et donc il va falloir que l'on s'arme de patience pour pouvoir réussir. Mais nous allons le faire, certainement ?.
La croissance négative n'est qu'un phénomène temporaire
Le marché chinois des véhicules à énergies nouvelles a connu une croissance négative pour la première fois en juillet 2019. Pour M. Gomes, il ne s'agit que d'un phénomène temporaire et il n'y a pas lieu de s'inquiéter. ? Vous, en Chine, vous êtes habitués maintenant. Vous êtes tous jeunes et vous êtes habitués à des croissances ininterrompues. Nous en Europe, et dans le reste du monde, on est habitués aux cycles de baisse et de hausse, donc on sait que c'est passager. ?a correspond effectivement à une mesure technique qui a fait que les subventions pour les véhicules électriques se sont réduites ?.
? Je pense que la rapidité à laquelle les choses se font, une fois qu'elles sont décidées bien évidemment, est vraiment exceptionnelle. On n'a pas ?a dans le monde occidental aujourd'hui. C'est pour ?a aussi que je suis confiant que le marché électrique va se développer ?.
Il a estimé que le marché reprendrait et continuerait à progresser. ? Comme pour le marché global, les perspectives en Chine sont extraordinaires pour le marché automobile. Nous ne nous inquiétons pas du tout, au contraire. Nous allons continuer à investir parce que nous croyons que ?a va continuer à se développer ?.
M. Gomes a également révélé que le groupe PSA avait fait le choix d'avoir des plateformes ? multi-énergies ? pour la fabrication des véhicules à énergies nouvelles. Cela veut dire que des véhicules électriques ou des véhicules thermiques seront fabriquées sur la même plateforme. Cela permettra d'ajuster le rapport de production et de réduire les co?ts de production.
Le marché chinois de plus en plus ouvert
Carlos Gomes a estimé que la ? Loi sur les investissements étrangers ?, adoptée par le gouvernement chinois au début de cette année, ainsi que la ? Liste négative relative à l'entrée des investissements étrangers ? récemment révisée sont des mesures très positives, car elles envoient un message extrêmement important aux sociétés étrangères qui veulent investir en Chine. ? C'est le message que les autorités chinoises sont foncièrement convaincues qu'il faut ouvrir le marché et rendre la compétition au sein du marché entre les acteurs équitable ?.
Il a fait savoir que le groupe PSA souhaitait continuer à se développer en Chine et ne se retirerait jamais du marché chinois. ? C'est une assurance que le marché va continuer à se normaliser et que nos investissements seront garantis. Donc c'est un appel, je pense, important pour que nous puissions continuer à faire notre travail ?.
Pour les entreprises souhaitant investir en Chine, M. Gomes leur offre trois conseils : avoir de la patience, optimiser leur compétitivité et améliorer l'expérience du client. Selon lui, ce n'est qu'en faisant ces trois choses qu'il sera possible de réussir en Chine.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)