Chen Jin.
? Je me souviens encore très bien de l'époque où nous sommes arrivés à Lhassa pour la première fois au Tibet. La ville avait l'air si petite et pourtant si empaquetée : le batiment le plus moderne était le batiment à trois étages du service de poste-télécommunication, situé dans la banlieue est ; seule Renmin Road (l'Avenue populaire) était bitumée. Les bureaux et les écoles étaient entourés de murs jaunatres en boue, et à l'intérieur des murs il y avait des rangées de simples bungalows couverts de fer … ? se rappelle Chen Jin, ancien directeur du Département du logement et du développement urbain et rural de la Région autonome du Tibet. Venu au Tibet en 1977, il a personnellement été témoin du développement du Tibet depuis la réforme et l'ouverture.
Des dossiers enregistrant la construction de la ville de Lhassa dans les années 1960.
En abordant le sujet des simples bungalows couverts de fer, bien courants dans les villes tibétaines avant les années 1980, Chen Jin s'est rappelé que ? la t?le en fer était une bonne chose, voire trop bonne à l'époque, au point qu'un morceau en possession était considéré comparable à un produit de luxe d'aujourd'hui. Car on pouvait fabriquer beaucoup de choses avec un simple morceau de fer – seau, poêle à kérosène, lavabo etc. – en somme, pas mal d'articles ménagers. ?
Des dossiers enregistrant la construction de la ville de Lhassa dans les années 1970.
Pour des raisons historiques, l'infrastructure du vieux Tibet est très en retard. En 1951, lorsque l'Armée populaire de libération est entrée au Tibet, elle a commencé à batir le Tibet de manière englobante. Entre 1952 et 1958, un total de 112,782 millions de yuans (environ 14,635 millions d'euros) a été investi dans la construction d'infrastructures au Tibet, sans même compter les fonds spéciaux dédiés à la construction d'autoroutes Ya'an-Tibet (康藏公路) et Qinghai-Tibet (青藏公路).
Grace à la réforme démocratique en 1959, des millions de serfs tibétains se sont affranchis, ce qui a été un élan pour la vague de développement du Tibet. Même au cours des trois années (1959-1961) de catastrophes naturelles, l'économie nationalement planifiée a toujours favorisé le développement du Tibet, en investissant, malgré les circonstances extrêmement difficiles, dans la construction de la centrale électrique de Najin, de la station de radio populaire de Lhassa, de la cimenterie de Lhassa, de l'usine d'outils agricoles de Lhassa, du Palais Zholgling Rdorje Phobrang du Panchen, etc.
En 1963, la construction d'infrastructures au Tibet est passée au deuxième stade, marqué par le lancement de plusieurs projets étroitement liés à la vie de la population, tels qu'un entrep?t commercial complet et l'h?pital de Lhassa, etc. Cette année-là, 18,877 millions de yuans (environ 2,45 millions d'euros) ont été investis dans la construction.
Des dossiers montrant la nouvelle ville de Lhassa dans les années 1980.
? Par rapport à nos précurseurs, les conditions de vie et de production s'étaient bien améliorées au moment où je suis arrivé au Tibet. Les obstacles qu'avaient rencontré les soldats de la 18ème armée entrant au Tibet pour la construction de routes vont au-delà de notre imagination. En comparaison, notre difficulté est minime." nous présente Chen Jin.
Des dossiers montrant la nouvelle ville de Lhassa dans les années 1980.
? J'ai travaillé pour l'Institut d'études et de conception architecturale de la région autonome du Tibet, créé en même temps que la région autonome du Tibet. Au cours de la période de construction à grande échelle du Tibet, non seulement nous planifions et concevions de nouveaux batiments, mais nous accordions également une attention particulière à l'entretien et à la protection des batiments anciens. Mes collègues et moi-même avons également participé personnellement à l'entretien et à la protection du Palais du Potala, du Monastère de Jokhang, du Monastère de Samyé, du Monastère de Sakya et d'autres batiments anciens. Je suis fier d'avoir contribué à la protection du patrimoine culturel traditionnel national. ?
Des dossiers montrant la nouvelle ville de Lhassa dans les années 1980 et 1990.
Au tournant du 21e siècle, la construction d'infrastructures au Tibet est passée en voie d'accélération. La construction de chemins de fer, de réservoirs, d'écoles, de services médicaux et de petites villes n'est qu'un bon exemple du développement vigoureux au Tibet. Surtout depuis le 18e Congrès national du Parti communiste chinois, où le développement de divers secteurs au Tibet s'est davantage orienté vers la population des agriculteurs-éleveurs, ce qui a rehaussé le sentiment de bénéfices chez le grand public tibétain. Les aéroports, les autoroutes, les zones rurales en nouveau modèle, les résidences d'éleveurs, les installations médicales modernes, l'entretien des batiments anciens, ainsi que la réduction de la pauvreté par la relocalisation des zones résidentielles figurent sur la liste de priorité du gouvernement toujours soucieux du bien-être de la population.
Des dossiers montrant des nouvelles villes à travers du Tibet dans les années 1980 et 1990.
Des dossiers montrant des nouvelles villes à travers du Tibet dans les années 1980 et 1990.
Des dossiers montrant des nouvelles résidences à travers du Tibet dans les années 1980 et 1990.
Des dossiers enregistrant la construction de la place du palais du Potala.
(Rédactrice : Claire SHENG)