Pendant la haute saison touristique au Tibet, le Monastère du Jokhang, situé dans la rue Barkhor, à Lhassa, accueille chaque visiteur et croyant. Depuis des millénaires, les traces de pas de l'homme sont éphémères, seul le pilier de pierre commémorant le traité Tang-Tibet (à voir Sino-Tibetan Treaty Inscription) à l'extérieur du Monastère du Jokhang depuis 823 après J.C. y demeure pour l'éternité. Ce monument en pièrre est le témoignage de la fin des conflits des anciens royaume sino-tibétains et marque l'alliance et l'amitié des deux peuples.
Le pilier de pierre commémorant le traité Tang-Tibet (Sino-Tibetan Treaty Inscription)
Aujourd'hui dans la rue Barkhor, construite autour du Monastère du Jokhang et du pillier de pierre, une vie quotidienne, multiethnique et en union, se déroule à travers chacun complexe de logement de la rue.
En tant que communauté multiethnique typique, la communauté Hebalin est située au sud de la rue Barkhor. On y trouve de nombreuses complexe de logement, où cohabitent près de 10 nationalités : les Tibétains, les Hui, les Han, les Bai, ou encore les Ou?gours.
La communauté multiethnique Hebalin
Le complexe Kyapa Kangsan se trouve à seulement 500 mètres de la rue Barkhor. Contrairement à la rue Barkhor qui est bien animée à l'extérieur, la vie à l'intérieur de l'enceinte est si calme et paisible. Vers midi, une Tibétaine lave des légumes au milieu de la cour, un petit gar?on s'amuse en voyant des étrangers et un coiffeur de l'ethnie Han fait marcher son commerce dans son magasin au bord de la rue. Le batiment de quatre étages a été rénové en 2016 et abrite désormais 214 issus de 68 ménages différents (contre 129 personnes issus de 44 ménages auparavant). Au fur et à mesure que le nombre de résidents augmentait, leur amitié se renfor?ait.
Tse Dekyi, 46 ans, vit dans ce complexe depuis plus de 30 ans. Ses parents lui ont dit un jour que l'actuel complexe de Kyapa Kangshan était une école pour les nobles avant 1959. Les gens ordinaires n'avaient pas le droit d'y entrer. Personne ne savait à quoi ressemblaient la vie derrière ces portes. Après la réforme démocratique du Tibet en 1959, plus d'million de serfs ont été libérés, avec du bétail, des terres et des maisons. Les portes fermées du complexe de Kyapa Kangsang ont alors été ouvertes aux gens ordinaires. C'est à cette époque que les parents de Dekyi se sont installés dans l'enceinte.
Tse Dekyi était adolescente lorsque sa famille y a emménagé, et elle y cohabitait déjà avec des voisins de nationalités tibétaine, han et hui. Au fil des ans, les gens sont passés du kérosène au gaz naturel, de la télévision manuelle en noir et blanc à la télévision en couleurs, de la bicyclette à la voiture, de la maison à deux étages à la maison à quatre étages. La vie de chacun s'est améliorée de jour en jour et les habitants se sont sentis de plus en plus connecté les uns aux autres. Quand le journaliste lui a demandé s'il y avait des choses mémorables que tout le monde avait faites ensemble depuis tant d'années, Tse Dekyi a répondu avec un sourire qu'elles étaient toutes des choses quotidiennes.
Quand un couple se disputait, on allait les réconcilier ; quand une famille avait des problèmes, on allait aider ; quand les égouts étaient bouchés, il y avait toujours quelqu'un pour les réparer.... Dont la famille, il y a des personnes malades, des couples mariés et des enfants qui se préparent à l'examen d'entrée à l'université, tout le monde sait tout sur tout le monde, et nous envoyons des félicitations, des bénédictions ou des condoléances selon les occasions. Tout cela est essentiel pour nouer des liens entre voisins. Tse Dekyi se souvient clairement du moment de l'admission de sa fille à l'Université de Wuhan il y a deux ans, ce qui était un évènement exceptionnel pour sa famille. Les voisins sont venus la féliciter et lui offrir leurs meilleures bénédictions. Quand sa fille aura obtenu son dipl?me, il s'agira de savoir où elle restera après. à ce propos, Tse Dekyi espère toujours que sa fille reviendra ici, cet endroit affectueux et plein d'amour.
Le complexe Kyapa Kangsan
(Rédactrice : Lucie ZHOU)