Dagar Badron, né en 1934, aujourd'hui 85 ans, habite au village Baiding de l'avenue Caigongtang, district du Chengguan, ville de Lhassa, région autonome du Tibet. Avant la réforme démocratique, Dagar Badron était ? Langsheng ? (statut de servitude) dans la seigneurie Nam ; après la réforme, il a re?u des terres et un logement à son nom. Maintenant, il vit une heureuse vie avec son grand fils Jorden dans leur famille de quatre générations.
La petite-fille la plus agée de Dagar Badron est propriétaire d'un restaurant tibétain, toujours plein de clients. En nous voyant, le vieil homme et sa femme Metog nous ont fait asseoir et ont demandé à leur fils de nous servir du thé et des bonbons. Il nous a dit : ? Cette viande séchée c'est de la viande de yak de chez nous, 100 % naturelle. Mangez à l'aise. ?
La maison de la famille est spacieuse, avec plusieurs tables basses dans le salon. En se rappelant la vie d'il y a soixante ans, Dagar Badro nous raconte non sans émotion : ?à ce moment-là, nous étions seulement deux enfants dans la famille et j'étais le plus agé. Pour rembourser les dettes, j'ai été envoyé à la seigneurie Nam en tant que ? Langsheng ?. J'avais tout juste huit ans. ?
? Un jour, une vache s'est éloignée vers une colline lointaine. J'ai pensé faire revenir la vache en lui lan?ant des pierres, mais malheureusement, la pierre l'a blessé à la cuisse. Afin d'éviter le chatiment du fouet, j'ai fui la seigneurie et mené une vie de vagabond pendant de nombreuses années. A l'époque de l'ancien Tibet, il fallait payer des imp?ts partout où vous alliez. Lorsque je vagabondais, je devais travailler dans des temples et des seigneuries pendant la journée. Le soir, je passais la nuit dans une tente usée au bord de la route. Après plusieurs années de vie de vagabond, j'ai rencontré mon épouse Metog dans la seigneurie Palding. ?
Dagar Badro poursuit, agité par le conte de sa propre histoire : ? L'Armée populaire de Libération m'a donné une deuxième et une troisième vie ?. La première fois s'est passé l'année précédant la réforme démocratique. A ce moment-là, il travaillait comme portier à Lhassa et par accident, il s'est enlisé et presque enterré dans le sable. Heureusement, l'Armée populaire de Libération l'a repéré et l'a sauvé juste à temps. L'Armée lui a également offert de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux.
La libération est pour lui le début de sa troisième vie. ? Après la réforme démocratique, nous avons obtenu des terres, sous les auspices de l'Armée populaire de Libération et du groupe de travail. En fait, j'avais encore peur que le propriétaire des serfs ne nous prive de nouveau de nos terres, jusqu'à ce que je voie la destruction de la bo?te remplie de titres de propriété foncière et de dettes. à ce moment-là, j'ai commencé à croire en la liberté et la renaissance. ?
? Après l'attribution des terres, nous avons vécu une meilleure vie. Grace au projet de logement, ma famille a construit une nouvelle maison avec un salon, des chambres à coucher, une cuisine, une cour et un garage, ainsi que trois entrep?ts pour stocker les grains. Maintenant, nous avons 180 yaks et un cheval. Quant aux véhicules, nous avons une voiture, un tracteur et une moto. Mes enfants sont tous très bons et certains de leurs enfants sont déjà mariés. Mon plus petit-fils fait actuellement ses études à l'université. Je vis avec mon fils Jorden, dont la famille gagne plus de 200 000 yuans par an et dont la vie est particulièrement aisée ?, déclare le vieil homme tout sourire.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)