Le China Tibet Development Forum 2019 s'est récemment tenu à Lhassa. Plus de 160 responsables gouvernementaux, experts et universitaires de 37 pays et régions ont participé à ce forum pour discuter et donner des suggestions sur le développement futur du Tibet.
L'avis que les experts et les universitaires étrangers arrivant au Tibet en provenance d'Europe, d'Amérique, d'Asie et d'Afrique, portent sur le Tibet a peu à peu changé.
Sonia Bressler, écrivaine fran?aise
L'autrice de ? à la Découverte du Tibet ? et ? Voyage au c?ur du Tibet ? visite le Tibet pour la quatrième fois.
Elle voit la transmission et l'héritage des coutumes culturelles et les mythes du plateau tibétain, et ressentit le mélange des différentes cultures et langues, ici au Tibet. De retour au Tibet, elle est prête à abandonner son "regard d’Occidentale" et à voir le Tibet différemment.
Selon l’écrivaine, les particularités des langues occidentales n'aident pas à comprendre les changements qui secouent le Tibet. ? Le Tibet est une région réelle et vivante. Les langues occidentales (surtout ma langue maternelle, le fran?ais) nous aveuglent. Elles décrivent le Tibet avec une sorte de fantaisie qu’évoque le mot Shangri-La. ?
? Je me suis rendue au Tibet pour la première fois en 2007. Aujourd'hui, je suis de nouveau à Lhassa. J'ai l'impression d'être sur la route de l'avenir. Sur le chemin de Linzhi à Lhassa, notre véhicule est passé par un tunnel à 4 750 mètres au-dessus du niveau de la mer. ? déclare Sonia, qui a appris que le tunnel a été construit par une équipe de deux mille ouvriers.
D'après elle, le Tibet d'aujourd'hui compose sa propre histoire.
Agita Baltgalve, universitaire lettone
Agita parle couramment le tibétain et le mandarin. Elle a visité le Tibet, le Sichuan et le Qinghai à plusieurs reprises.
En 2018, elle a visité plusieurs temples tels que le temple Samyé à Shannan et a vu des moines apprendre les écritures. Elle a également traduit en letton et publié de nombreux classiques bouddhistes tibétains.
Selon Agita, le système d'éducation basé dans les monastères et la tradition d'initiation religieuse du Tibet ont été préservés pendant plus de 1 000 ans, un phénomène unique et rare.
Elle considère qu'il est important de toujours garder un équilibre entre le développement matériel (ou physique) et psychologique. Aujourd'hui, les valeurs matérielles sont souvent dominantes, mais beaucoup de gens, surtout les Occidentaux, ne sont toujours pas satisfaits. La pensée éclairée du Bouddhisme peut être la solution et apporter une harmonie intérieure.
Pour Agita, le bouddhisme tibétain est l'un des éléments les plus précieux du patrimoine culturel tibétain.
Sim Hyuk Jod, professeur à l’Université Hallym en Corée
Sim Hyuk Jod est professeur à l’Université Hallym et l'un des rares chercheurs en Corée à étudier la culture tibétaine.
Sim Hyuk Jod a étudié la culture funéraire céleste du bouddhisme tibétain, de l'opéra tibétain et du Thangka. Il pense prochainement mener des recherches sur la culture Gesar : ? La fa?on dont elle est enseignée est fascinante. ?
Selon lui, grace à l'aide économique du gouvernement chinois et au projet de reconstruction du patrimoine culturel immatériel, de grands changements ont eu lieu dans la protection de la culture traditionnelle tibétaine. Surtout après 2006, lorsque le gouvernement chinois a mis en ?uvre des politiques sur le patrimoine culturel immatériel, parmi lesquelles on compte plus de 100 objets à protéger dans le cadre du patrimoine culturel tibétain.
Albert Ettinger, tibétologue luxembourgeois
Albert Ettinger est un invité habituel du China Tibet Development Forum. Au Tibet, il n'y avait toujours pas d'économie moderne, d'industrie, d'écoles et d'h?pitaux modernes au milieu du 20ème siècle. La plupart des Tibétains n’avaient pas accès à l'éducation et connaissaient peu le monde extérieur au Tibet.
Dans les années 1980, la politique de réforme et d'ouverture de la Chine a accéléré le développement de l'économie au Tibet, et une attention accrue a été accordée à la culture traditionnelle et à la langue tibétaine. Albert a déclaré que de nombreux patrimoines historiques et culturels étaient protégés (comme le Palais du Potala, le Monastère de Jokhang, Roblinka, etc.). De plus en plus d'étrangers se rendent au Tibet pour du tourisme ou pour des échanges universitaires.
Il pense qu'à mesure que l'ouverture du Tibet au monde extérieur s'élargit, le monde extérieur peut vraiment ressentir la prospérité et le développement du Tibet.
Paul Zilungisele Tembe, professeur à l’Institut d'études africaines en Afrique du Sud
Selon Paul Zilungisele Temne, des paysages naturels magnifiques tels que les montagnes, les eaux vertes et les villages colorés du Tibet ont été photographiés de nombreuses fois.
La raison pour laquelle le monde s'intéresse tant au Tibet est qu'il a un avantage géographique important, un niveau de vie satisfaisant pour ses habitants et que les questions d'écologie, de culture et de religion y dont très importantes. Par rapport à certaines régions et villes qui cherchent à se développer au détriment de l'environnement social, le développement coordonné de l'écologie et de la technologie au Tibet peut être qualifié de "modèle de la Chine".
(Rédactrice : Lucie ZHOU)