Les Maliens ont fait un pas décisif vers la paix avec le lancement, mardi à Gao (nord du Mali), du DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) et de l'intégration accélérés des ex-combattants, indique un communiqué publié mercredi par la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
"Le concept de DDR-Intégration accélérés émane de la volonté politique du Premier ministre malien d'aller plus vite vers la paix", a déclaré le président de la Commission nationale du DDR, Zahabi Ould Sidi Mohamed.
Selon le communiqué, il a ensuite tenu à balayer les rumeurs qui font cas d'éventuelles difficultés d'entente des parties sur le processus en mettant en avant la présence du ministre malien de la Cohésion sociale, de la Réconciliation nationale et de la Paix ainsi que des présidents de la Plateforme et de la CMA (deux ex-groupes armés).
"Ils cautionnent le processus par leur présence", a asséné M. Zahabi espérant ainsi clore la polémique.
"C'est vraiment un moment historique. Je salue la volonté de toutes les parties de lancer ce processus DDR et d'intégration accélérés dans les Forces de défense et de sécurité. La confiance des acteurs et de la population envers le processus de paix ne fait qu'augmenter avec la réalisation de succès tels que celui-ci", a pour sa part déclaré Mme Mbaranga Gassarabwe, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la Minusma par intérim.
Le ministre malien de la Cohésion, de la Paix et de la Réconciliation nationale, M. Lassine Bouaré a rappelé que la mise en ?uvre de l'Accord de paix signé en 2015 est "la priorité du second mandat" du président Ibrahim Boubacar Kéita, et que le DDR-Intégration accélérés en est "un élément important".
"L'Etat prend l'engagement de faire face à tous les défis", a conclu M. Bouaré.
"L'Accord de paix impose que tout combattant devant être intégré quelque part dans les structures de l'Etat, puisse forcément passer par un processus de DDR au préalable. D'où l'appellation DDR-Intégration accélérés, qui ne concerne que les combattants du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination)", a expliqué Samba Tall, le directeur de la section Réforme du secteur de la sécurité et Désarmement, Démobilisation, Réinsertion (RSS-DDR) de la Minusma, lors de la cérémonie à Gao.
En mars 2018, le Comité de suivi de l'Accord (CSA) avait demandé aux parties signataires de donner un nouveau chronogramme pour les actions prioritaires à mener.
Il s'agissait, entre autres, de l'intégration des combattants du MOC, bataillons mixtes composés de groupes signataires de l'accord et des forces armées maliennes.
L'Accord pour la paix et la réconciliation prévoit globalement un programme national de DDR, ainsi qu'un programme d'intégration des combattants qui répondent aux critères (agréés par les parties) au sein des forces de défense et de sécurité du Mali.
Après Gao, le processus de DDR-Intégration accélérés se poursuivra pour les autres MOC dans les prochains jours à travers le pays. L'ONU, quant à elle, selon Mme Mbaranga Gassarabwe, "renouvelle son engagement à accompagner les parties maliennes pour relever ce défi".