BEIJING, 8 ao?t (Xinhua) -- Encore une fois, le sort de Carrefour Chine a été anticipé négativement. Depuis fin juillet, des informations faisant écho à "Carrefour se retire du marché chinois" ont circulé sur l'Internet chinois.
"Carrefour est résolu à poursuivre son développement sur le marché chinois", a déclaré une responsable de la communication de Carrefour Chine lors d'une interview téléphonique accordée à l'Agence de presse Xinhua (Chine nouvelle).
Ce n'est pas la première fois que l'on entend ce genre de rumeurs. Après son entrée sur le marché chinois en 1995, Carrefour a traversé une période difficile ces dernières années après son grand succès des débuts. "Vendre et se retirer" deviennent les anticipations fréquentes concernant l'avenir de la société en Chine.
Avec l'évolution rapide des habitudes des consommateurs chinois, la distribution traditionnelle et l'e-commerce ont tous deux connu des difficultés. La nouvelle distribution qui combine l'ajout de ces deux derniers est une nouvelle tendance. Après les coopérations entre Auchan et Alibaba, Walmart et JD.com, (Alibaba et JD.com, deux géants chinois de l'e-commerce), le sort du premier distributeur européen attire toujours beaucoup d'attention.
En juin, le directeur exécutif de Carrefour Asie, Thierry Garnier, a indiqué lors d'une interview téléphonique à Reuters : "Nous considérons le marché chinois comme un laboratoire véritable qui peut inspirer le reste du groupe". De plus, il a souligné que Carrefour ne quitterait pas la Chine au cours de sa rencontre avec un expert chinois au début de l'année. Mais les rumeurs concernant le retrait de l'entreprise du marché chinois ont encore été propagées, ce qui montre plus ou moins que la performance de Carrefour en Chine n'est pas assez satisfaisante.
En fait, cette fois, rien n'est nouveau. Les informations à l'origine de ces rumeurs sur Internet sont toutes anciennes et ont été publiées au début de l'année : la réduction des emplois au siège de Carrefour, les investissements potentiels de Tencent, géant technologique chinois et de Yonghui, supermarché d'aliments frais, ainsi que la transition vers l'e-commerce.
C'est incompréhensible, a estimé la responsable de la communication, ajoutant que la coopération entre Carrefour et Tencent était toujours d'actualité.
Le 23 janvier, le distributeur fran?ais a annoncé un plan de départs volontaires de 2.400 personnes, afin de réduire ses co?ts de deux milliards d'euros, dans le cadre de son plan de transformation "Carrefour 2022".
Le même jour, Carrefour a annoncé dans un communiqué avoir signé un accord préliminaire de coopération stratégique avec Tencent et une lettre d'intention avec Tencent et Yonghui pour de potentiels investissements au sein de Carrefour Chine.
Cette entrée au capital est souvent supposée comme la vente de Carrefour Chine à Tencent pour se retirer du pays. Mais dans son communiqué, Carrefour a souligné qu'il resterait le plus grand actionnaire de Carrefour Chine, malgré ces investissements.
"Carrefour met toujours en oeuvre une stratégie de développement multicanal et multidimensionnel en Chine et s'améliore sans cesse dans le but de répondre à l'évolution des habitudes des consommateurs chinois. Combinant les riches expériences de distribution de Carrefour et l'expertise numérique et technologique avancée de Tencent, leur coopération permettra d'améliorer les services en ligne et hors ligne de Carrefour", a indiqué la responsable de communication.
Quant à l'e-commerce, le plan "Carrefour 2022" appelle à le développer vigoureusement, mais ce n'est pas un revirement total, a-t-elle expliqué, ajoutant que la société renfor?ait les interactions en ligne et hors ligne sur la base de ses magasins.
En mai, un magasin "intelligent" de Carrefour baptisé "Le Marché" a ouvert à Shanghai,, soit le premier programme après sa coopération stratégique avec Tencent. Outre les caisses manuelles, on peut effectuer le paiement par reconnaissance faciale et en scannant directement via le mini programme Carrefour dans Wechat, le réseau social le plus populaire en Chine.
D'ailleurs, les plates-formes d'e-commerce de Carrefour ont été mises en service dans 26 villes chinoises, et la société a réalisé dans le pays la livraison en une heure en collaboration avec des plates-formes online-to-offline (o2o) Meituan et Ele.me. Des magasins de proximité Carrefour Easy ont également été créés pour attirer les jeunes consommateurs.
Selon des données du Bureau d'Etat des statistiques, les ventes au détail des biens de consommation ont progressé de 10,2% en base annuelle en Chine en 2017, soit une croissance à deux chiffres pendant 14 ans consécutifs.
Durant la campagne de la nouvelle distribution, Carrefour doit se doter d'une meilleure performance pour être compétitif sur le marché chinois.