L'ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun, a estimé mardi que les trois principes qui sous-tendent les relations sino-fran?aises sont cruciaux pour le monde d'aujourd'hui, lors d'une réception célébrant le 55e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, organisée par l'ambassade de Chine à Paris.
Le premier principe est "le respect mutuel", a-t-il indiqué, rappelant que la Chine et la France, en dépit de visions géopolitiques, de réalités propres et de systèmes politiques différents, ont trouvé le courage de se rapprocher dans les années 1960.
Les relations sino-fran?aises "sont la preuve quotidienne pour le monde entier qu'il n'y a pas de contradiction entre demeurer soi-même et respecter l'autre", a noté l'ambassadeur chinois, ajoutant que l'on voit surgir aujourd'hui des "murs" tangibles et intangibles à l'échelle mondiale.
Le deuxième principe est celui du "gagnant-gagnant", a poursuivi M. Zhai, soulignant que "dans le contexte actuel de résurgence du protectionnisme et de jeux à sommes nulles, le succès de notre coopération est la preuve que les échanges internationaux ne sont pas une lutte à mort avec forcément un gagnant et un perdant, mais que des solutions mutuellement avantageuses existent bel et bien".
"La France a été le premier pays occidental à participer, puis à bénéficier du processus de réforme et d'ouverture de la Chine", a noté M. Zhai, rappelant que lors de la grande cérémonie de célébration du 40e anniversaire de la politique de réforme et d'ouverture, l'industriel pharmaceutique Alain Mérieux a fait partie des dix lauréats étrangers distingués de la médaille de la Réforme et de l'Amitié.
"Qu'il s'agisse de la coopération bilatérale globale dans le nucléaire, du développement du groupe Airbus en Chine ou encore du Club Med avec son actionnaire chinois, les exemples de nos coopérations gagnant-gagnant sont innombrables", a salué M. Zhai.
"La Chine est désireuse d'intensifier, dans un esprit de bénéfices réciproques, les coopérations dans les domaines stratégiques traditionnels comme le nucléaire, l'aéronautique, le spatial, tout comme elle souhaite travailler davantage avec la France sur l'agriculture, le numérique, la santé, le développement durable, l'intelligence artificielle et les autres secteurs émergents. Nous souhaitons profiter avec les Fran?ais de l'initiative des Nouvelles Routes de la soie pour doper les coopérations dans des pays tiers, partager les occasions de développement qu'apportent les temps nouveaux et construire ensemble cette communauté de destin que nous appelons de nos v?ux", a indiqué le diplomate.
Le troisième principe est "la responsabilité", a poursuivi Zhai Jun. Selon lui, la Chine et la France sont deux puissances influentes sur la scène mondiale et héritières d'une histoire ancienne et toutes deux sont animées par leur sens des responsabilités au service du bien public.
"En 2015, nous avons travaillé ensemble pour parvenir à l'Accord de Paris sur le climat. Or, à l'heure où certains se retirent de l'Accord et dans un climat international d'inquiétude, la Chine et la France non seulement n'ont pas réduit leurs engagements sur le climat mais, bien au contraire, les ont renforcés", s'est-il félicité.
"Ainsi, en octobre dernier a été lancé le satellite océanographique sino-fran?ais CFOSAT, en même temps que le lancement officiel de l'Année sino-fran?aise de l'environnement. La coopération sino-fran?aise tous azimuts en matière d'environnement et de climat est non seulement utile à l'humanité dans son exploration des voies du développement durable, mais de plus, est stimulante pour la coopération en matière de gouvernance mondiale", a-t-il expliqué.
"Dans un contexte international complexe et mouvant, le multilatéralisme est remis en cause et la communauté internationale perd ses repères. Aujourd'hui comme hier, le monde a encore besoin d'une relation sino-fran?aise forte et ambitieuse", a-t-il conclu.
(Rédactrice: Claire SHENG)