La Chine interdit la consommation d'animaux sauvages
L'épidémie de nouveau coronavirus (COVID-19), qu'on estime avoir pris son origine chez des animaux sauvages, a incité l'Assemblée populaire nationale (APN), le plus haut organe législatif chinois, à prendre la décision d'interdire complètement la consommation d'animaux sauvages à travers le pays.
Elle a également adopté lundi la décision de reporter sa session plénière annuelle, qui commence généralement le 5 mars.
La décision prise lundi par le Comité permanent de l'APN indique clairement que tous les animaux sauvages figurant sur la liste des animaux protégés de la ? Loi sur la protection des animaux sauvages ? existante ou d'autres lois, ainsi que tous les animaux sauvages terrestres, y compris ceux élevés artificiellement, sont dorénavant interdits à la consommation.
La décision, avec effet immédiat, prévoit également des sanctions sévères pour la chasse, le commerce et le transport d'animaux sauvages figurant sur la liste des animaux protégés des lois existantes. La chasse, le commerce et le transport d'animaux terrestres sauvages à des fins de consommation sont désormais interdits, selon la nouvelle décision.
Li Zhanshu, président du Comité permanent de l'APN, a avancé lundi que sous la direction du président Xi Jinping, il y avait eu des progrès très positifs dans le travail de prévention et de contr?le de l'épidémie. M. Li a déclaré que la dernière décision du plus haut organe législatif visait à protéger la vie et la santé des gens.
Il a chargé les autorités concernées de mettre strictement en ?uvre la décision, de renforcer la surveillance des marchés, de sévèrement réprimer le commerce illégal d'espèces sauvages et de promouvoir la protection de l'environnement et la sensibilisation à la santé publique.
Il a également noté que le report de la session plénière de l'APN cette année était une décision prudente qui pourrait aider à concentrer les efforts sur la lutte contre l'épidémie.
Le COVID-19, qui avait infecté dimanche 77150 personnes dans la partie continentale de la Chine, a jusqu'ici fait 2592 morts, selon la Commission nationale de la santé. Le virus aurait émergé sur un marché de fruits de mer à Wuhan, dans la province du Hubei, où des animaux sauvages étaient également vendus illégalement, selon plusieurs médias.
Zang Tiewei, porte-parole de la Commission des affaires législatives du Comité permanent de l'APN, a déclaré lundi que la dernière décision comprenait huit articles.
? Depuis le début due l'épidémie, le problème majeur de la consommation imprudente d'animaux sauvages et son risque potentiel pour la santé publique ont suscité une large inquiétude ?, a-t-il noté.
? Mais la modification de la Loi sur la protection des animaux sauvages doit passer par des procédures législatives. En ce moment critique de prévention et de contr?le de l'épidémie, il était fortement nécessaire que le Comité permanent de l'APN adopte une décision spéciale ?.
Une décision prise par le Comité permanent de l'APN concerne généralement une seule question et n'est pas aussi complète et systématique qu'une loi, mais de telles décisions ont un effet juridique égal.
Cependant, la pêche étant un important mode de production agricole et également une pratique internationalement acceptée, les animaux aquatiques sauvages comme le poisson ne figurent pas sur la liste des interdictions, a fait savoir Yang Heqing, directeur adjoint du bureau de droit économique de la Commission des affaires législatives.
La volaille et le bétail comme les porcs, les bovins et les moutons ne figurent pas non plus sur la liste.
Les animaux qui ont été élevés dans une ferme pendant une longue période afin d'être largement acceptés par le public et qui forment des cha?nes de valeur utiles à la lutte contre la pauvreté locale, tels que les pigeons et les lapins, sont également exclus, a déclaré M. Yang.
Cependant, ces animaux devraient être gérés dans la catégorie de la volaille et du bétail, et les services gouvernementaux centraux concernés devraient rédiger et publier une liste de ces animaux et les soumettre à des mesures strictes d'inspection et de quarantaine.
? Cette décision pourrait entra?ner des pertes économiques pour certains agriculteurs qui élèvent des animaux. Les gouvernements locaux devraient les soutenir et les aider à s'ajuster et à transformer leur production, ainsi que leur offrir une compensation en fonction de la situation pratique ?, a ajouté M. Yang.
En outre, dans certaines circonstances spéciales et conformément aux réglementations des lois pertinentes, les animaux sauvages peuvent être utilisés à des fins non comestibles, comme pour la recherche scientifique, pour la création de médicaments et pour les présentations publiques (spectacles, zoos, etc.). Mais des procédures d'application et d'approbation strictes sont requises, selon la décision.
Les contrevenants seront sévèrement punis et les lieux de production et de commerce illicites seront saisis et fermés, précise la décision.
Prochainement, le Comité permanent de l'APN prévoit de modifier la Loi sur la protection des animaux sauvages, et un projet de révision de la Loi sur la prévention des épidémies animales devrait être soumis pour examen dans un proche avenir, a fait savoir Zang Tiewei, le porte-parole de la Commission des affaires législatives.
Le plus haut organe législatif du pays accélère également la législation sur la sécurité biologique et envisage de réviser la Loi sur la prévention et le contr?le des maladies infectieuses ainsi que certaines autres lois pour améliorer le système de gestion des urgences de santé publique, a ajouté M. Zang.
(Rédactrice : Claire SHENG)
