Dans le district de Pudong à Shanghai, où vivent 150 000 expatriés, les étrangers des communautés locales ont fait preuve de beaucoup de coopération et de participation à la lutte collective contre la nouvelle épidémie de coronavirus, a déclaré un responsable local.
Beaucoup d'entre eux -des résidents de la métropole comptant le plus grand nombre d'expatriés sur la partie continentale de la Chine- ont donné un coup de pouce à la réponse rapide du gouvernement de la ville pour contenir la propagation de l'épidémie depuis la fin janvier, ainsi que sa publication d'informations transparentes au public et l'attention et les soins portés à la communauté étrangère, a indiqué Chen Bin, directeur adjoint du Bureau des affaires étrangères du district de Pudong.
? Leurs pensées et leurs croyances ne sont pas différentes de celles des résidents locaux de Shanghai ?, a souligné M. Chen. ? Ils ont accordé une attention particulière à l'évolution de l'épidémie et aux mesures mises à jour rapidement par les autorités. Ils ont exprimé leur confiance qu'avec des efforts unis, la bataille contre le virus est destinée à triompher ?.
Depuis le 20 janvier, lorsque le premier cas confirmé d'infection à coronavirus a été signalé à Shanghai, l'équipe de M. Chen s'est associée aux centres locaux de contr?le et de prévention des maladies pour appeler les résidents expatriés ayant récemment voyagé ou vécu à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie et capitale de la province du Hubei, de coopérer en matière de dépistage. Dans le cadre de la communication avec ces expatriés, au moins un des travailleurs parle couramment l'anglais pour s'assurer que les expatriés comprennent parfaitement la situation et la politique et pour répondre à leurs préoccupations, a précisé M. Chen.
? Si nous étions à leur place, nous aussi nous pourrions nous sentir nerveux en voyant un groupe de membres du gouvernement, portant des masques et des lunettes de protection, nous dire que nous sommes soumis à une quarantaine médicale et à des observations dans un pays étranger ?, a dit M. Chen, ajoutant que les travailleurs font toujours de leur mieux pour expliquer la nécessité des mesures médicales pour leur propre sécurité et celle de la société dans son ensemble.
Selon M. Chen, les expatriés ont tous bien coopéré et ont accepté de rester en quarantaine chez eux. Ils re?oivent les produits nécessités quotidiennes et une assistance psychologique.
Dans certains quartiers comptant une forte proportion de résidents expatriés, comme le Yanlord Garden, situé sur Puming Road, plusieurs expatriés travaillent régulièrement avec leur comité de quartier. Ils aident à traduire immédiatement les avis publics pour s'assurer que les autres expatriés restent au courant de la situation locale, et notamment les avis qui demandent aux résidents qui se sont récemment rendus dans le Hubei de se présenter à la communauté locale, ceux qui demandent aux rapatriés d'autres provinces et à l'étranger de remplir un formulaire d'information de santé personnel, et ceux encourageant les gens à rester chez eux après que la ville a élevé son niveau d'intervention d'urgence en santé publique.
Certains expatriés de Yanlord Garden ont également participé à la création d'un manuel bilingue avec des illustrations pour expliquer aux expatriés ce qu'est le virus, pourquoi il est important que les gens évitent de sortir et des rappels sur l'hygiène personnelle.
Dans un groupe WeChat d'environ 240 résidents expatriés de 20 pays habitant dans le quartier, les travailleurs locaux les mettent également à jour avec les dernières politiques et informations sociales et les invitent à s'inscrire auprès du comité de quartier pour acheter des masques dans les pharmacies désignées lorsqu'ils obtiennent des fournitures des canaux officiels, car la plupart des pharmacies sont aujourd'hui à court de masques.
? Tous ces efforts visent à aider les expatriés à s'habituer rapidement aux changements survenus récemment et à se sentir en sécurité et rassurés ?, a indiqué M. Chen.
Selon un résident de Yanlord Garden, agé de 69 ans, originaire de France et qui a préféré être appelé Paul, les résidents expatriés ont salué la réponse rapide du gouvernement local et ont été très coopératifs dans les mesures sociales. ? Lorsque le quartier local a commencé à recueillir des informations sur les résidents pour savoir s'ils s'étaient rendus à Wuhan au cours du mois dernier, les expatriés leur ont spontanément envoyé des messages les uns après les autres dans le groupe WeChat ?, a-t-il souligné.
Abritant l'aéroport international de Pudong, le quartier est une passerelle importante reliant Shanghai à d'autres villes nationales et étrangères. L'équipe de M. Chen envoie des étrangers qui n'ont pas de résidence à Shanghai vers des lieux désignés pour la quarantaine médicale et l'observation s'ils ont de la fièvre ou arrivent du Hubei. D'après lui, 17 ont été mis en quarantaine sur ces sites, et 14 ont terminé leur période de quarantaine.
? Actuellement, nous nous assurons que nous atteignons une personne soumise à une quarantaine médicale dans les 15 minutes suivant son arrivée à Shanghai, quel que soit le moyen de transport, et l'envoyons au lieu de quarantaine le plus proche dès que possible pour maximiser la sécurité et les intérêts du public, y compris les citoyens chinois et internationaux dans la ville ?, a déclaré M. Chen.
Dans un cas, un homme originaire d'un pays occidental, ainsi que sa épouse chinoise, un enfant de 2 ans et sa belle-mère, qui ont tous voyagé de Wuhan à Shanghai fin janvier, ont refusé d'être mis en quarantaine. Ils ont insisté sur le fait qu'ils étaient en bonne santé et n'avaient pas de fièvre, et qu'il n'était donc pas nécessaire de mettre en quarantaine, a raconté M. Chen.
"Ils étaient préoccupés par la sécurité du tout-petit dans le lieu de quarantaine désigné, et le père a demandé des vitamines et refusé un tapis dans la pièce pour éviter les allergies", a-t-il poursuivi. Avec l'aide du consulat du pays d'origine du ressortissant étranger, l'équipe de M. Chen les a finalement convaincus d'accepter la quarantaine après des explications continues.
"Nous rassurons tous les expatriés que la quarantaine médicale ici respecte les normes internationales et fournira des soins spéciaux aux groupes vulnérables, tels que les personnes agées, les enfants et les femmes enceintes, si nécessaire", a-t-il indiqué.
Les expatriés se sont quant à eux dits impressionnés par le souci des autorités de la ville concernant le droit de tous les résidents à savoir. Le dernier état de la situation sociale, les mesures de prévention et le décompte des nouvelles infections à coronavirus ont été mis à jour pour les 220 000 résidents expatriés de la ville via une rubrique en cinq langues (chinois, anglais, fran?ais, japonais et coréen) sur le site Internet du bureau des affaires étrangères de Shanghai depuis le 1er février.
Les résidents expatriés de la ville peuvent également composer le 12345 pour se renseigner sur les règles et méthodes de prévention, et les réponses seront disponibles en sept langues étrangères.
Jessie Panisset, une Singapourienne, et son mari résident à Pudong depuis près d'une décennie. Mme Panisset, qui parle couramment le chinois et est très impliquée dans la gestion communautaire, est retournée à Singapour pour des vacances à la mi-janvier, mais est resté active en ligne pour expliquer les politiques gouvernementales et les mesures de protection aux expatriés voisins et amis de Shanghai. ? J'ai acheté un billet et je reviendrai à Shanghai mardi. Shanghai est ma deuxième maison, et je sens que je dois revenir pour apporter mon aide autant que possible ?, a-t-elle déclaré.
(Rédactrice : Claire SHENG)