L'amélioration de la qualité de l'air enregistrée à Beijing au cours des deux dernières décennies pourrait inspirer les mégapoles du monde confrontées à la pollution atmosphérique, selon un rapport d'ONU Environnement publié samedi à Nairobi, la capitale du Kenya.
Selon ce rapport, intitulé "Bilan de 20 ans de contr?le de la pollution atmosphérique à Beijing", la capitale chinoise s'est appuyée sur les nouvelles technologies, des outils de réglementation performants, une éducation du public et une surveillance renforcée pour améliorer la qualité de son air.
"Cette amélioration de la qualité de l'air ne s'est pas produite par hasard. Elle résulte d'un investissement considérable en termes de temps, de ressources et de volonté politique", a déclaré Joyce Msuya, directrice exécutive par intérim du Programme des Nations Unies pour l'environnement, qui a ajouté que "Comprendre l'histoire de la pollution de l'air à Beijing est crucial pour tout pays, district ou municipalité qui souhaite suivre la même voie".
L'examen de la qualité de l'air dans la capitale chinoise, mené conjointement par ONU Environnement et le Bureau municipal de l'environnement écologique de Beijing, a indiqué que la pollution par les particules fines (PM2,5) avait diminué d'environ 35% entre 2013 et 2017, grace à l'adoption de sources d'énergie plus propres dans les transports et le secteur manufacturier.
Yu Jianhua, directeur général adjoint du bureau, a déclaré qu'il y a eu des efforts concertés pour atteindre le seuil de qualité de l'air de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la capitale chinoise.
"La résolution de tous ces problèmes de qualité de l'air sera un processus à long terme. Nous sommes disposés à partager nos connaissances accumulées depuis longtemps et notre riche expérience en matière de pollution de l'air avec d'autres villes de pays en développement", a souligné M. Yu.
La troisième évaluation indépendante de la qualité de l'air de Beijing par ONU Environnement a suivi les évaluations similaires publiées en 2009 et 2016 qui couvraient la période de 1998 à 2013.
Dechen Tsering, directeur du Bureau régional Asie-Pacifique d'ONU Environnement, estime que l'adoption par Beijing de pratiques durables favorisant la qualité de l'air devrait être reproduite dans le monde entier.
"C'est un bon exemple de la manière dont une grande ville d'un pays en développement peut trouver un équilibre entre protection de l'environnement et croissance économique", a dit M. Dechen.
He Kebin, doyen de l'Ecole de l'environnement de l'Université Tsinghua à Beijing, a pour sa part souligné qu'une moindre dépendance au charbon dans les secteurs de la fabrication et des transports, associée à l'adoption de véhicules électriques, avait amélioré la qualité de l'air dans la capitale.
(Rédactrice : Claire SHENG)