Lamen, 50 ans, est habitant du canton de Nianlong, comté de Sêrtar, préfecture autonome tibétaine de Garzê, province du Sichuan (sud-ouest de la Chine). Sa passion est la peinture de thangka, un art pictural tibétain traditionnel. Actuellement, seuls deux peintres sont qualifiés d'héritiers du patrimoine culturel immatériel national en Chine, dont Lamen, en matière du thangka de l'école Garmagarzê.
En 2004, Lamen s'est rendu avec ses élèves dans un quartier du centre-ville de Chengdu. Le quartier abrite plus de 30 000 résidents dont principalement des Han ainsi qu'un millier d'habitants des 11 minorités ethniques, notamment les Tibétains, les Qiang, les Hui et les Mongols.
Les premiers jours de son arrivée dans le quartier, les habitants du quartier ne le connaissaient pas, et ne savaient pas non plus pourquoi il était venu avec beaucoup d'enfants. Après des renseignements auprès de Lamen, on a su qu'il avait simplement voulu trouver un endroit où enseigner tranquillement la peinture à ses élèves.
A l'age de 7 ans, Lamen a commencé à apprendre le thangka à son père. Plus tard, vu qu'il a mieux ma?trisé cet art, il a envie d'étudier auprès d'un ma?tre plus compétent et plus reconnu, mais en vain même avec l'aide d'un Rinpoché. Il s'est alors déterminé à devenir un bon enseignant à l'avenir.
Des dizaines d'années d'études avec diligence et persévérance l'ont fait finalement devenir un artiste de peinture de thangka de renommée. Lamen ne refuse presque jamais de nouveaux apprenants et ne demande jamais de payer. La plupart de ses premiers élèves sont issus de familles pauvres d'agriculteurs et de bergers de la région tibétaine du Sichuan. En plus de repas et logements gratuits, ces enfants re?oivent chacun de leur ma?tre 50 yuans comme argent de poche chaque semaine. Toutes les dépenses sont assurées par la vente des ?uvres de thangka de Lamen.
Depuis l'arrivée de Lamen dans ce quartier, il accepte non seulement les élèves tibétains, mais aussi les enfants hans et d'autres minorités. A l'heure actuelle, le ma?tre a une cinquantaine d'élèves, y compris des Hans, des Tibétains, des Hui, des Yi, des Mongols et des Ta?wanais et Hongkongais.
? Plus les gens apprennent la peinture de thangka, mieux cette technique peut être transmise ? déclare Lamen.
(Rédactrice : Claire SHENG)