Cadeau d’accueil le plus populaire des régions tibétaines, la khata (écharpe traditionnelle de prière aux esprits) est offerte à diverses occasions, telles que le Nouvel An tibétain, les cérémonies de mariage, les funérailles, les visites chez les seniors ou encore les pèlerinages. Le bourg de Rangyi, situé à l’extrémité est de l’ancienne Route du thé reliant le Sichuan au Tibet, a commencé la fabrication de khatas au début du 19e siècle. Il vend ses produits en Chine comme à l’étranger, dans des pays tels que le Népal, la Birmanie, les états-Unis ou encore la Suisse. Voilà la raison de son surnom : le bourg séculaire de la Khata.
? En effet, la khata est un trait d’union entre les régions tibétaines et Rangyi depuis plus de deux cents ans ?, a déclaré le directeur de l’Atelier d’artisanat ethnique du plateau enneigé.
Les matériaux, les procédés de fabrication ainsi que l’emballage des khatas suivent la mode. Aujourd’hui, les khatas en laine, en viscose et en soie filée sont devenus les plus populaires dans un marché qui était dominé jusque là par les khatas en soie naturelle et en fibre chimique.
Zhi Xuewen a fait l'expérience de la fabrication de khatas faites main quand il était au lycée. A l’époque, fabriquer une khata nécessitait environ dix jours. ? Les procédés de fabrication de khatas faites main sont très compliqués, la durée de fabrication est donc très longue. Maintenant, il reste seulement quelques ma?tres expérimentés qui continuent à suivre l'ancienne méthode ?, regrette-il à l’idée qu'elle puisse être perdue à jamais.
Zhi Duan, le fils de Zhi Xuewen, est rentré dans sa ville natale après ses études universitaires et s’occupe actuellement du design de la khata. Il projette de créer notamment des styles appréciés des jeunes Tibétains. ? Avec mes amis tibétains, nous parlons souvent de la mode de la khata. A mon avis, les jeunes ont un faible pour les nouvelles khatas composées de plusieurs couches ?, relève-il.
En 2018, le bourg de Rangyi a produit un total de 26,2 millions de khatas. Une vingtaine d’autres objets folkloriques sont aussi produits à Rangyi, tels que les drapeaux à prières, les pulus (tissu en laine tibétaine), les ceintures, etc.
(Rédactrice : Claire SHENG)