La "réduction des risques" revient à rater des opportunités en Chine (COMMENTAIRE)
Récemment, Washington a sournoisement rebaptisé le terme de "découplage", le rempla?ant par une rhétorique de "réduction des risques". Dans un monde où toutes les économies sont interconnectées et où la Chine constitue un important moteur de croissance, de telles tentatives pour endiguer la Chine sont cependant vouées à l'échec, et ne conduiront qu'à manquer les opportunités présentées par son développement rapide.
Malgré toutes sortes de pressions contraires et de défis, l'économie chinoise a rebondi avec régularité. Son PIB a augmenté de 5,5 % en glissement annuel au premier semestre 2023, atteignant 59.300 milliards de yuans (environ 8.300 milliards de dollars américains), selon les dernières données officielles. Au deuxième trimestre, son PIB a augmenté de 6,3 % en glissement annuel.
Il convient de reconna?tre que ces résultats ont été atteints par le biais des progrès technologiques et de la mise à niveau des structures industrielles du pays.
Qu'il s'agisse du premier vol commercial du C919, un grand avion de passagers développé par la Chine, ou du fait que la Chine a dépassé le Japon en tant que premier exportateur mondial d'automobiles au premier trimestre de l'année, les industries manufacturières de haute technologie chinoises sont en plein essor, et fournissent une base solide à la croissance économique soutenue du pays.
La Chine reste déterminée à progresser malgré cette incessante rhétorique de "réduction des risques", qui vise à ébranler la confiance du monde dans l'économie chinoise.
La 14e Réunion annuelle des nouveaux champions du Forum économique mondial qui s'est récemment tenue dans la ville de Tianjin, dans le nord de la Chine, a cependant amplement prouvé que la communauté internationale accordait d'ores et déjà sa confiance à la Chine.
Soulignant que plus de la moitié des 1.500 participants à l'événement venaient de l'étranger, Zhu Min, vice-président du Centre pour les échanges économiques internationaux de Chine, a déclaré que le fait que son pays affiche une croissance économique robuste malgré la stagnation mondiale était l'une des principales raisons de la participation active des invités étrangers à l'événement.
La mondialisation est en outre toujours la tendance dominante de l'époque, si bien que la "réduction des risques" ne parviendra pas à rompre la profonde intégration de la Chine à l'économie mondiale.
La notion de "réduction des risques" est trompeuse, car elle décrit à tort des relations commerciales normales comme une dépendance excessive à l'égard de la Chine. Cette approche assimile l'interdépendance à l'insécurité, ce qui n'est pas logique, et ne prend pas en compte le fait que la formation de cha?nes industrielles mondiales est le résultat naturel des règles du marché et de l'interaction entre les entreprises.
La Chine est aujourd'hui la deuxième économie mondiale, et constitue à la fois un p?le manufacturier de premier plan et un partenaire commercial majeur pour plus de 140 pays et régions.
Se découpler du marché et du centre de production les plus prometteurs et les plus dynamiques du monde serait à la fois imprudent et excessivement co?teux. Au cours des derniers mois, de nombreux entrepreneurs étrangers se sont rendus en Chine, et ont exprimé leur volonté d'élargir la coopération. Les données du ministère chinois du Commerce ont montré que de janvier à mai, 18.532 nouvelles entreprises à capitaux étrangers avaient été créées dans le pays, soit une hausse de 38,3 % en un an.
Le développement et la modernisation de la Chine sont une opportunité plut?t qu'un risque pour le reste du monde. Alors même que la mondialisation économique est confrontée à des vents contraires et que les crises régionales se multiplient, la Chine est largement considérée comme un facteur de stabilité pour les cha?nes industrielles mondiales, mais aussi comme une destination privilégiée pour les investissements transfrontaliers.
Rien n'illustre mieux la mondialisation que la coopération liée à l'Initiative "la Ceinture et la Route" (ICR). Au cours de la dernière décennie, cette initiative a généré près de 1.000 milliards de dollars d'investissements, permis la mise en place de plus de 3.000 projets de coopération, créé quelque 420.000 emplois dans les pays concernés, et aidé à sortir près de 40 millions de personnes de la pauvreté.
Bien que la Chine n'ait jamais hésité à partager ses opportunités de développement avec le monde, il semble que Washington soit réticent à laisser les autres pays profiter de ces opportunités. Après que sa rhétorique de "découplage" a échoué à gagner en popularité auprès d'autres pays, y compris auprès de ses alliés européens, Washington a choisi de la remplacer par le terme de "réduction des risques".
Il ne s'agit que de jouer sur les mots, car l'hostilité de Washington envers la Chine demeure. Le "découplage" et la "réduction des risques" reflètent tous deux la crainte de Washington de perdre l'hégémonie qui lui a toujours permis de se comporter sans scrupules.
Depuis quelques années, Washington per?oit la Chine comme une menace pour son hégémonie, et a mis en place une politique étrangère destinée à contenir la montée de ce pays asiatique.
Les objectifs de développement de la Chine sont souvent considérés à tort comme une menace stratégique, mais rien n'est moins vrai. Le développement de la Chine se concentre principalement sur l'amélioration des conditions de vie de ses citoyens, et n'a pas vocation à cibler ou à menacer qui que ce soit.
Washington doit se débarrasser de sa mentalité de guerre froide et de son obsession pour un ordre mondial unipolaire. Cela représente un véritable risque pour le monde.
(Rédactrice : Lucie ZHOU)
