L'Europe est une importante destination touristique mondiale, avec la moitié des touristes internationaux du monde qui visitent la région chaque année.
Avec la levée progressive des mesures restrictives liées à l'épidémie de covid-19 dans de nombreux pays européens, certaines destinations commencent à prendre leurs propres mesures dans l'espoir d'attirer les touristes pour la haute saison estivale.
(Xinhua/Gao Jing)
Une lutte acharnée pour le tourisme
Selon un article paru dans le journal fran?ais Le Parisien le 20 juin, en raison des incertitudes liées à l'épidémie, le gouvernement fran?ais a fait peser le poids du marché du tourisme de cet été sur les touristes domestiques, espérant compenser le manque de visiteurs étrangers et stimuler l'économie du tourisme.
Pour redynamiser la Seine-et-Marne qui est le département un peu oublié du Grand Paris, le samedi matin, au marché de Meaux, l'accueil du public est on ne peut plus favorable à la distribution de passeports touristiques. Sur les 108 personnes auxquelles il a proposé le livret, 80 % l'ont pris. Ce fascicule, imitant assez bien les vrais passeports, recense tous les sites visitables du département : chateaux, parc animaliers ou musées. Et à chaque lieu visité, un tampon ou une vignette est apposé dans le livret. Au bout de cinq preuves de visite, on re?oit un dipl?me et un cadeau. Estelle, une Meldoise de 34 ans, vient tout juste de recevoir son passeport. ? ?a va nous donner des envies de sorties ?, a-t-elle dit.
(Xinhua/Gao Jing)
A la différence du ? passeport touristique ?, les départements de la Charente et de la Charente-Maritime remboursent conjointement aux touristes une partie de leurs frais de voyage. Selon France 2, entre le 1er juillet et le 2 novembre, les touristes peuvent être remboursés à hauteur de 100 € sur présentation d'un justificatif attestant qu'ils ont passé deux nuits dans un h?tel, un restaurant, une attraction ou un divertissement dans les deux départements, il y a un total de 10 000 places offertes au remboursement.
Pour ne pas être en reste, la région Occitanie, qui couvre 13 départements, tente également de stimuler le désir de voyager des familles à faibles revenus cet été. Au total, un million de billets de train à très bas prix (1 euro) sont disponibles pour les personnes qui viennent en vacances.Les années précédentes, les billets de train étaient vendus pour un euro aussi, mais cette année, ils sont trois fois plus nombreux que l'année dernière, selon M. Bourgi, conseiller régional d'Occitanie. Il espère que ? l'argent économisé sur les transports permettra aux gens de faire leurs courses et d'aller plus souvent au restaurant ?.
Le voyage virtuel
Selon des spécialistes du secteur, la pandémie de COVID-19, bien qu'elle ait perturbé l'industrie du tourisme en Europe, a forcé les entreprises à adopter de nouvelles technologies.
C'est aussi une opportunité de transformer l'industrie en une industrie plus durable et plus innovante, ont-ils souligné.
Eduardo Santander, directeur exécutif de la Commission européenne du tourisme, a déclaré qu'après la pandémie, le tourisme ? comme d'habitude ? n'est pas une option, et que la réinvention et l'innovation seront essentielles.
Mettre l'accent sur la s?reté et la sécurité ? tout au long de l'expérience de voyage ? sera essentiel pour rassurer les futurs clients, a-t-il dit.
Des pays tels que la Serbie, la France, l'Allemagne, la Finlande et le Royaume-Uni ont récemment proposé des visites virtuelles à des clients chinois par le biais de la plate-forme de voyage en ligne Fliggy du géant de l'internet Alibaba. La Chine est une source importante de visiteurs pour l'Europe.
? Avec tant de personnes confinées chez elles pendant la pandémie, il est devenu plus important pour l'industrie du tourisme d'amener l'Europe dans les salons des gens grace à des expériences de voyage virtuelles ?, a noté M. Santander, ajoutant que ces visites peuvent constituer une expérience fascinante à un tel moment.
Trois conditions à remplir
Xu Xiaolei, responsable de la marque China Youth Travel Service, dont l'activité de tourisme émetteur a stagné cette année, a déclaré que tant que le monde continuera à lutter contre la pandémie, il sera difficile pour un pays d'attirer des arrivées internationales.
? Pour attirer des visiteurs du monde entier, trois conditions doivent être remplies : contr?ler avec succès le virus, rétablir les liaisons de transport internationales et faire en sorte que les touristes se sentent en sécurité pour visiter les destinations ?, a-t-il souligné.
Selon M. Santander, la pandémie a causé bien plus de perturbations que des urgences telles que la crise financière mondiale de 2008. Toutefois, elle a également permis de ? respirer ? pour que l'industrie devienne plus durable, plus innovante, plus axée sur la qualité et profite autant aux voyageurs, aux communautés et économies locales qu'à l'environnement.
? Cette crise crée un ralentissement, mais aussi une opportunité. Nous avons la possibilité de réfléchir attentivement au type d'avenir que nous souhaitons pour le tourisme européen et aux orientations et mesures nécessaires pour y parvenir ?, a-t-il dit.
? Nous devons saisir cette occasion pour créer une "destination Europe" plus résistante et plus durable, qui soit meilleure pour nos communautés et nos visiteurs ?, a-t-il conclu.
(Rédactrice : Claire SHENG)